Une vie: Fernando Soriano

Quand j'avais environ 12 ans, mes parents se sont séparés et ma mère fut internée dans un hôpital psychiatrique après que la police l'ai prise à l'aide d'une camisole de force. Etant enfant, voir cela a été très douloureux pour mes frères et moi. Comme mon père ne pouvait pas tous nous garder, nous avons tous été distribués dans différentes familles.

Voici quelle était ma mentalité avant, et tout ce que l'on entendait à l'époque au sujet du SIDA était l'information que nous donnait les médias qui te disaient que le SIDA équivalait à la mort. Maintenant, je me doutais que je pouvais être infecté,  car j'avais trainé avec des gens du quartier qui disaient avoir le VIH. Mais je ne voulais pas qu'un professionnel ou un médecin me dise : « Regardes Fernando, les analyses montrent que tu as le SIDA.» Mon père m'a finalement convaincu afin que je fasse des tests. Une semaine plus tard, nous sommes allés chercher les résultats et je me souviens avoir été entouré par 10 médecins, lesquels avaient une triste nouvelle : j'étais SEROPOSITIF !!!

Il se mit à parler avec moi et a commencé à me parler de l'amour de Dieu. Il me dit que mon vrai problème n'était pas la drogue, sinon que le vrai problème était le péché qui était en moi et qui me séparait de Dieu. Il me raconta que Jésus Christ est mort sur la croix pour moi afin que je puisse avoir une nouvelle vie, la vie éternelle. J'ai alors réalisé que j'étais un pécheur et que j'étais séparé de Dieu, mais je savais que Jésus-Christ était le seul moyen pour arriver au ciel. Et je ne l'avais pas seulement compris, mais je l'avais aussi cru de tout mon coeur. J'ai alors demandé à Jésus de venir dans ma vie pour être mon Sauveur. Depuis ce jour ma vie n'était plus la même. Cela fait maintenant plus de 15 ans que je n'ai plus touché à la drogue, 15 ans que je n'ai plus pris d'alcool. Mais vous savez, ce qui me permet d'espérer dans la vie, ce n'est pas un vaccin qui pourrait me guérir de ma maladie, sinon le fait d'avoir l'assurance que si je meure aujourd'hui, je vais vivre éternellement dans le ciel avec Dieu. Car il m'a pardonné.

Mais un jour, étant dans cette situation de détresse, de

douleur et de souffrance, quelque chose s'est passé dans

ma vie : j'ai connu la grâce de Dieu. Un homme de 80 ans

suivait tous les jours un trajet qui allait du marché jusqu'au

parc pour distribuer des tracts et parler de Jésus-Christ avec

les gens. Cet homme s'est approché de ma maison, a

commencé à parler avec moi et je n'arrêtais pas de me

moquer de lui. Cela ne le dérangeait pas vraiment, car ce

qui le dérangeait était de voir l'état dans lequel j'étais. Il ne

cessait pas de venir me voir puis un jour venu, il frappa à

la porte de ma maison. Ma tante me força à aller le voir et lorsqu'il s'est présenté à moi, je me suis senti comme un moins que rien, une personne insatisfaite de sa vie. Comment un homme de 80 ans pouvait-il être plus heureux que moi qui avais seulement 25 ans ? Qu'à cet homme que je n'ai pas ?

Ce fut la goutte qui a fait déborder le vase. Je me suis alors dit que j'allais mourir. J'ai alors commencé à me droguer de plus en plus au point d'être tellement désespéré que je ne pouvais plus arrêter de me droguer. Je n'aimais plus rien de la vie. Je me suis assis avec ma mère et mon père à la table et leur ai dit de ne pas s'inquiéter pour moi car j'allais mourir du SIDA. Ils avaient pris la décision de m'interner dans le même hôpital psychiatrique que ma mère. Il n'y avait aucun moyen de sortir et cette situation ne faisait qu'empirer. Je pesais à peu près 50 kg et j'ai fait à plusieurs reprises des stages à l'hôpital Muñiz, qui est le plus grand hôpital des maladies infectieuses d'Argentine. Là bas, des gens mouraient chaque jour à cause de ce fléau. Normalement, un homme possède entre 1000 et 1500 CD4 (cellules défensives du corps) sauf qu'à moi, il n'en restait plus que 2. Les médecins disaient donc qu'il me restait que très peu de temps à vivre.

A ce même âge, j'ai fait la connaissance de jeunes qui étaient supporters du club de football local, Independiente. Ces jeunes n'étaient pas seulement des supporters, mais ils étaient aussi délinquants et toxicomanes. C'est ainsi que j'ai commencé à me droguer avec eux : j'ai commencé à fumer de la marijuana en prenant cela comme un jeu au début. Malheureusement, ce qui n'était qu'un jeu au début a fini par devenir un esclavage. Et quand j'ai voulu en sortir, j'ai réalisé que je ne pouvais pas. Le temps passait, et j'avais 14 ans quand ma mère est sortie de l'hôpital psychiatrique. Dans la maison, il y'avait une pharmacie avec toutes les pilules qu'elle prenait pour le traitement et j'allais tous les jours en voler pour me droguer. Et au milieu de toute cette folie, j'ai connu la criminalité et je fus arrêté à plusieurs reprises puis emmené à l'hôpital à cause de mes surdoses de drogues.